En lien avec le 8ème centenaire de la cathédrale de Reims
Dictée des plus de 15 ans :
LE CAUCHEMAR DE LA CANDIDATE
Emmitouflée dans son plaid, elle grelottait. L’immensité de la cathédrale la glaçait et la terrorisait. Le tonnerre grondait et les éclairs recouvraient les prie-Dieu d’éphémères filets de lumière qu’on eût dits lancés des nuées par la main preste d’un pêcheur invisible. Tout l’édifice vacillait et les arcs-boutants, pareils à des côtes de géant, se tendaient et se relâchaient avec des craquements sinistres. Les ricanements des gargouilles égayées par l’orage se glissaient par les vitraux brisés et résonnaient sous les hautes voûtes. Accroupie derrière le maître-autel, elle observait le chœur et la nef tandis que virevoltait autour d’elle un ballet grotesque de spectres, tous difformes et ornés d’une double gibbosité, et dont les bouches tordues exhalaient une haleine pestilentielle. Surgissant du baptistère, des hordes de Quasimodos, la mine chafouine et la peau couverte de verrucosités, escaladaient le diptyque Renaissance en proférant d’infâmes jurons. Des squelettes mitrés qui avaient brisé leurs enfeus(x) partaient dans une farandole échevelée. Sous l’œil figé des orants, deux tarasques, excitées du haut de la chaire par un diablotin dodu, s’étaient lancées dans une course effrénée entre les cénotaphes. Derrière elle, dans une absidiole, s’élevaient par moments des répons de plain-chant : une psallette composée de pipistrelles répétait sous la direction d’un bedeau bedonnant.
Tout à coup, elle sursauta dans son lit. Pour la première fois de sa vie, elle avait envie d’étreindre son réveille-matin.
D’après un texte de Francis KLOTZ
extrait des championnats de dictée suisse 2002
En lien avec la venue de Raymond Poulidor
1er NIVEAU : PRIMAIRE + COLLEGE
Dans le parc des Buttes-Chaumont un cycliste de cinq ans s’apprête à vivre un grand évènement. Encouragé par son père et par sa maman, il va faire du vélo comme les grands. Il empoigne son guidon et c’est parti pour le grand frisson.
Sans les petites roues qui stabilisent, il va falloir qu’il improvise.
Notre équilibriste s’élance sur la piste, tombe, retombe .
Les paumes incrustées de gravier ça fait mal et puis ça pique. C’est surtout vexant de tomber en public !
2ème NIVEAU : COLLEGE
Il ne va pas remettre les petites roues, cela serait pire que tout.
Attention ! Il enfourche son bolide et la chevauchée intrépide est repartie.
Au premier coup de pédale, il bascule et puis s’affale : c’est quand même très énervant ces vélos qui tombent tout le temps !
Un coup de pied dans le porte-bagages, cela ne change rien, mais ça soulage ; changer de braquet ou actionner le dérailleur ? Ça peut vous remettre de bonne humeur.
Sermon des parents : « c’est vilain de faire des colères et il faut être bien sage et avoir un bon caractère ».
Mais s’énerver c’est légitime : il faut se faire respecter des machines.
D’après un texte de BENABAR
Bravo aux participants ! Merci à Annick pour avoir déniché les textes, à Richard pour la diction, à Jacques et Marie Mauroy pour la correction des copies ...