Jeanne Désaubry : Il y a sans doute eu un temps où la lecture et l’écriture n’étaient pas mes seules passions, mes seules obsessions. Un temps où on pouvait me parler d’autre chose, ml’intéresser à autre chose ?
Sans doute …
Mon ambition secrète a toujours été, et ce, dès ma septième année, de devenir écrivain. Sans me donner ce nom, et aujourd’hui encore en me demandant si je ne l’usurpe pas, j'ai toujours écrit. Je préfère dire de moi que je suis conteuse. Au moins peut-on aujourd’hui me qualifier de romancière.
De concours de nouvelles en chroniques sur des sites, de refus d’éditeurs en encouragements amicaux, j'ai installé une vie de mère de famille qui troque le soir venu son tablier de maîtresse d’école pour passer le noir manteau de cuir (obligé) de l’écrivain de polar.
J'ai en effet l’amour, jusqu’à l’obsession, de la chose écrite, et celui d’un genre quasi exclusif : le roman noir et le polar. Où l’humain se frite à ses limites et aux angles cassants de la société.
Un seul regret : ne pas avoir laissé plus tôt s’épanouir cette mauvaise tendance.